Et si, en 2020…

Nous avons plus que jamais besoin de prendre le temps de réfléchir à notre avenir, de comprendre le monde, de nous écouter, de faire preuve de solidarité et d’inventivité pour faire face aux bouleversements climatiques, environnementaux, politiques, sociétaux dont nous sommes contemporains et qui nous mettent face à nos responsabilités individuelles et collectives.

Et si, en 2020, nous décidions de reprendre la maîtrise de notre attention, ce bien commun si précieux.
Si nous prenions le temps de prêter attention à des œuvres et des parutions qui nous éclairent et leur donnions une plus grande exposition. Si nous allions à la rencontre de leurs auteurs. Si nous soutenions activement leurs démarches.
Si nous interrogions en profondeur non seulement les pixels auxquels nous sommes exposés, en étant conscients des messages et des valeurs qu’ils véhiculent, mais aussi leur coulisses : Quel est leur modèle économique ? Avec quelle intention ont-ils été créés ? Quelles données sont captées ? Par qui ? Dans quel but ?
Si nous mettions en avant le meilleur de ce que nous produisons plutôt que de mettre en avant ce qui nous intoxique (par exemple ceux qui attisent haine et défiance, manipulent ou paralysent tout débat), même pour le dénoncer.
Si nous regardions en l’autre ce qui nous rapproche plutôt que ce qui nous éloigne. Si nous prenions le temps d’échanger de façon apaisée. Si nous nous écoutions plutôt que de ne chercher qu’à faire entendre notre voix.
Si, avant de publier ou de commenter, nous prenions le temps de véritablement lire ou regarder intégralement les articles ou videos que nous propageons, de nous documenter sur leur(s) auteur(s) et le média qui les produit, d’analyser la méthodologie des sondages plutôt que de leur donner de l’écho seulement parce qu’ils confortent nos opinions et surtout de nous interroger : Est-ce utile ? Est-ce nécessaire ? Est-ce intéressant ? Est-ce bienveillant ?

Si nous réalisions que le véritable réseau social, c’est chacun de nous connecté aux autres pour coopérer, plutôt que des interfaces de pixels centralisées, gouvernées par des algorithmes, qui font leurs choux gras de l’agressivité qui se manifeste, du mensonge et de la division et dont le seul guide est l’acquisition de données et la recherche de profits.
Si nous nous rencontrions et échangions dans des salles de spectacle, autour d’un écran en plein air ou dans un chapiteau au milieu d’un champ, sur les marchés, en forêt, dans les bibliothèques et librairies indépendantes, les cafés et tout autre lieu où l’on peut se parler en se regardant dans les yeux avec respect et bienveillance.
Si nous prêtions véritablement l’oreille aux messages que la Nature nous transmet.

Et si, en cette année qui inaugure une nouvelle décennie dont nous savons à quel point elle est cruciale pour notre avenir, nous transformions notre attention, en prenant conscience de son pouvoir de façonner le monde, en une véritable vision nous permettant de relever librement les immenses défis auxquels nous sommes confrontés.

Prenez soin de vous, de votre attention, d’autrui et du vivant.

Cette video est l’un des enrichissements de la page 261 de L’avenir [des pixels] est entre nos mains, dans le chapitre « Les pixels façonnent le monde ».